Tentative d'opérette
Juillet 1995, La Saintgaudingue (Pronomades), théâtre de la Digue (Toulouse), Minoterie ( Marseille), Scène nationale de Malakoff, Festival de Saint-Céré, Tournée en France.
Commande d'écriture à Serge Valletti
Mise en scène : Patrick Abejean
Avec : Dalila Khatir, Domi Giroud, Hélène Salies, Jean-Pierre Decheix, Emmanuel Etienne.
Molière 97 du Journal du Théâtre décerné par Gilles Costaz.
Des toiles peintes entourent l'espace de jeu, où spectateurs et comédiens sont installés.
Musique ou théâtre ? Les deux !
Trois chanteurs à forte personnalité répètent l'opérette exotique et romantique "Le Pays du Sourire", avec la complicité d'une pianiste muette et d'un chinois marchand de nems.
La pièce de Serge Valletti tricote avec jubilation, ironie et affection l'intrigue de l'opérette de Franz Lehar et la vie quotidienne des cinq artistes qui flottent entre leur identité et celle des personnages qu'ils doivent incarner.
« Ce matin là, j’avais rendez-vous avec un certain Abejean !
En allant au Wepler, je me demandais à quoi il pouvait bien ressembler.
Un type qui trafique dans l’opérette au départ ça inspire pas confiance.
Je l’ai laissé parlé pour savoir ce qu’il avait dans le ventre.
Au bout d’une demi-heure j’ai fini par comprendre qu’il voulait m’entraîner dan un coup fumant…
Chaque soir on prend en otage une centaine de spectateurs et on les oblige à rire.
On s’en fout !
Quand on se sera fait repérer on changer de région.
C’est la belle vie !
Finalement l’opérette c’est pas ce que l’on croit ! »
Serge Valletti
Un doux régal, doublé d’une réflexion bien plus profonde qu’il n’y semble sur le jeu, l’illusion théâtrale. Où commence, où s’arrête le masque ? Où commence où s’arrête la situation imaginaire ? Les odeurs de noms seraient-elles celles du restaurant de M. Souchong, alias cousin austro-hongrois.. On ne saurait trop recommander d’aller puiser à la source de ce spectacle tonique, plein de rebondissements et de tendresse. Véritable antidote à la mélancolie en ces temps maussades où les bonbons roses sont light et les mandarins évanouis...
C.G. La Dépêche
Les Cyranoïaques et Valletti, en clin d’oeil à leurs lointains ancêtres « Helzzapoppin » et « Les Branquignols » font passer un souffle doux-dingue, léger, éphémère.
C.B. Flash
Répétition infernale du très fameux « Pays du sourire » de Franz Lehar, les partitions sont originales mais les personnages complètement barjos ! La diva à la voix sublime est fellinienne, la pianiste muette et démesurée. Lorsqu’arrive Mademoiselle Lacour, ça tourne au délire surréaliste ! Domi Giroud donne un relief saisissant à son personnage et contribue grandement au ressort comique de ce spectacle finement mis en scène par Patrick Abejean.
Ch. L. L’Humanité
On peut voir dans la pièce de Valletti bien des choses en somme, flottement entre identités et personnages, réel et illusion… et c’est très juste.
On peut, simplement, au premier degré, si l’on veut, se laisser emporter par le comique puissant qui se dégage du texte, et par l’interprétation à tout prendre sensationnelle de comique, de vérité humaine des protagonistes. Et ce n’est pas faux non plus.
Marcel Sansas Nouvelles 31
Humour, dérision, humanité, voilà les ingrédients de ce théâtre musical à la folie communicative. Ici les noms se dégustent avec les huitres, le français est chinois, le cantonnais austro-hongrois et le public ravi. Quand aux nostalgiques de l’opérette, ils apprécieront les « vrais » airs du Pays du sourire, magistralement restitués par des Cyranoïaques manifestement moins amateurs que leurs personnages.
L.D. La Marseillaise
Le pays du Fou-Rire !
La jeune troupe des Cyranoïaques a le feu sacré.
Charme, abattage, inattendu, virtuose…
On rit à tous les âges devant ce joyeux et sympathique massacre iconoclaste.
J.C. Le Provençal
Ce sont les Marx Brothers version sud-ouest.
La mise en scène de Patrick Abejean fait brillamment la part à la musique et au théâtre, aux gags purs et aux gags humains. Les acteurs-chanteurs sont tous formidables. Il y a longtemps que l’on avait pas tant ri.
G.C. Le Journal du Théâtre
Détournement constant du texte et de la musique au profit d’un rire qui ne nous quitte pas durant deux heures. Le célèbre duo, où le thé pour deux est remplacé par des huitres restera un morceau d’anthologie. Comme la diva (Dalila Khatir ) à la poitrine conquérante, sorte de Castafiore en folie, irrésistible et qui chante fort bien. Tout ce petit monde s’amuse, et nous fait partager son plaisir dans une vision un peu à l’envers - c’est le moins qu’on puisse dire - d’une opérette qui pourtant garde ses moments d’émotion au milieu des éclats de rire.
A.F. Le Parisien
Un piano noir et des malles partout. Les spectateurs sont installés tout autour. C’est dans cette arène que se débattent des personnages aux prises avec la tentative de leur vie : créer (donc répéter) le Pays du sourire de Franz Lehar.
Valletti a habilement décousu l’intrigue pour mettre en relief les maladresses, les jalousies ou les inhibitions de ces interprètes qui n’hésitent pas à démêler sur le plateau leurs soucis quotidiens.
On rit beaucoup et l’on applaudi, car de solos en duos, la musique prend corps et l’opérette est bien là.
E Bouchez Télérama
À l’invite du metteur en scène toulousain Patrick Abejean le marseillais Serge Valletti s’est fendu d’un petit divertissement qui devrait combler d’aise les nostalgiques de l’opérette comme ses détracteurs. Une mécanique bien huilée de Valletti mêlant la verve et l’ironie qu’on lui connaît.
M.L. Libération